mardi 11 mars 2008

Rappel : la Charte du Journaliste

Bien qu'aucun texte de loi ne régisse officiellement la déontologie journalistique, il existe une charte dite "des devoirs professionnels des journalistes français", plus communément appelée Charte du Journaliste.

Elle a été élaborée dès 1918 par le Syndicat National des Journalistes (et a été modifiée depuis). Cette charte est méconnu du grand public, et, plus étonnant, de ceux qui lisent la presse. Elle est pourtant primordiale pour comprendre les enjeux et les dilemmes des médias aujourd'hui.

On a entendu, parfois, notamment durant les émeutes en banlieue, certaines voix s'indigner du fait que les journalistes puissent interroger de jeunes "voyous" dont on savait qu'ils avaient commis des délits sans les dénoncer à la police. Or, le journaliste "ne confond pas son rôle avec celui du policier".

Autre exemple qui devrait intriguer certains blogueurs : "ne signe pas de son nom des articles de réclame commerciale ou financière". Quid, dans ces conditions des billets sponsorisés de certains blogueurs "influents" ?

Manu avait fait un billet là-dessus qui vaut le coup d'oeil, mais plus généralement, il est fréquent de voir, dans certains magazines (particulièrement ceux traitant de l'informatique) violer cet article. N'avez-vous remarqué, dans certains mags PC, que chaque mois un nouvel anti-virus (ou autre chose...), le meilleur du marché, le plus efficace en tout point, est encensé ?... (et miracle, une version d'essai est proposée dans le CD accompagnant le papier...)

Voici donc la charte du journaliste, en entier :

"Un journaliste digne de ce nom,
  • prend la responsabilité de ses écrits, même anonymes;
  • tient la calomnie, les accusations sans preuves, l'altération des documents, la déformation des faits, le mensonge pour les plus graves fautes professionnelles;
  • ne reconnaît que la juridiction de ses pairs, souveraine en matière d'honneur professionnel;
  • n'accepte que des missions compatibles avec la dignité professionnelle;
  • s'interdit d'invoquer un titre ou une qualité imaginaire, d'user de moyens déloyaux pour obtenir une information ou surprendre la bonne foi de quiconque;
  • ne touche pas d'argent dans un service public ou une entreprise privée où sa qualité de journaliste, ses influences, ses relations seraient susceptibles d'être exploitées;
  • ne signe pas de son nom des articles de réclame commerciale ou financière;
  • ne commet aucun plagiat, cite les confrères dont il reproduit un texte quelconque;
  • ne sollicite pas la place d'un confrère, ni ne provoque son renvoi en offrant de travailler à des conditions inférieures;
  • garde le secret professionnel;
  • n'use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée;
  • revendique la liberté de publier honnêtement ses informations;
  • tient le scrupule et le souci de la justice pour des règles premières;
  • ne confond pas son rôle avec celui du policier."
A méditer ;)

Si mon courage me le permet, je me lancerai peut-être dans une étude détaillée de chaque article, histoire de voir s'ils sont encore respectés...

2 commentaires:

Anne a dit…

Je trouve ça très intéressant que tu ais mis cette charte en ligne. Je n'aurais pas eu l'idée d'aller la chercher moi-même et elle vaut le détour en fin de compte.
Je trouve qu'elle a vraiment "la classe" ! Très digne et tout, elle donne envie d'exercer ce métier je trouve.

Sleeping Beauty

N. Peuch a dit…

C'est vrai qu'elle une certaine "classe". Quand on nous l'a distribuée en cours, on a tous eu envie de se mettre à genoux et de prêter serment illico...

Après, s'y tenir, c'est plus difficile.

 

Thème réalisé par Ashwini Khare